Pétition contre le projet de loi agricole en France : un record de plus de 1,3 million de signatures

Une pétition contre un projet de loi en France visant à assouplir les règles de protection de l’environnement, notamment en réautorisant l’usage d’un pesticide jugé dangereux pour les abeilles, a battu un record aujourd’hui en dépassant les 1,3 million de signatures.

Lancée début juillet par une étudiante de 23 ans, la pétition a été signée à ce jour par plus d’un million de citoyens, devenant ainsi la première initiative sur le site de l’Assemblée nationale à franchir le seuil des 500 000 signatures. Ce succès renforce la pression exercée sur les autorités pour reconsidérer le texte, rapporte Reuters.

Bien que ces pétitions ne contraignent pas le Parlement à voter à nouveau, le nombre de signatures permet d’ouvrir un débat parlementaire.

La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, et l’ancien Premier ministre Gabriel Attal ont déclaré soutenir l’ouverture d’une discussion à ce sujet.

Le projet de loi, déposé par le député conservateur Laurent Duplomb, propose de réautoriser l’usage de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) considère comme présentant un risque pour les abeilles.

Le texte prévoit également une simplification des procédures d’agrément pour les exploitations d’élevage, ainsi qu’un assouplissement des règles d’irrigation.

En mai, des agriculteurs français ont manifesté à Paris contre les amendements proposés par l’opposition, défendant le projet de loi comme essentiel pour permettre aux producteurs nationaux de rester compétitifs face à ceux des autres pays de l’UE.

La France est le premier producteur de betterave sucrière de l’UE et abrite de grands groupes comme Tereos et Cristal Union.

Les producteurs affirment que l’acétamipride est indispensable pour lutter contre le virus de la jaunisse, qui a réduit les rendements de 30 % en 2020 et entraîné une forte baisse de la production de sucre.

« Il faut préserver les outils de production et je pense que beaucoup de commentaires sont exagérés », a déclaré Arnaud Rousseau, président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, sur Franceinfo.

Le gouvernement défend le projet de loi, tout en reconnaissant la portée du mécontentement.

« Nous devons entendre le message de cette pétition. Peut-être que nous n’avons pas assez expliqué ou rassuré le public. L’objectif du texte est de permettre aux agriculteurs français de concurrencer à armes égales leurs homologues européens », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.

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