Les Français reviennent à la production de masse, l’inflation bloque le bien-être

Pour tenter de maintenir leur flux de trésorerie, de plus en plus d’agriculteurs se tournent vers de nouvelles ressources financières, notamment la production d’énergie. L’autoconsommation et les revenus supplémentaires sont quelques-uns des motifs pour la production d’énergie.
Le jeune agriculteur Julien Provost, originaire de la vallée de la Loire, considère que « c’est avant tout un revenu supplémentaire pour maintenir l’élevage » et cela l’a amené à s’intéresser à l’installation de panneaux photovoltaïques sur ses terres, c’est-à-dire sa ferme. « Pour moi, il s’agit principalement d’améliorer le bien-être, d’enrichir nos prairies avec notre bétail par l’ombrage et d’ajouter de la valeur par rapport à ce qui peut actuellement être fait », ajoute-t-il.
Pierre Philippe, agriculteur en Bretagne, partage son avis. « Dans l’élevage, nous subissons encore de grandes dépenses externes. Si nous ramenons cela à l’heure de travail, les coûts sont trop élevés. »
Les restrictions écologiques « participent à l’évolution de la profession »
Outre des raisons financières, Julien Provost estime qu’il est important de « redonner une image verte à l’agriculture et de participer au développement des énergies renouvelables ». Selon lui, le secteur évolue et la combinaison des finances et de l’écologie est compatible : « En tant que jeune, je suis intéressé par le thème des nouvelles énergies. L’agriculture représente 80 % du potentiel solaire, donc ce serait dommage de ne pas en profiter ! »
La dégradation des sols, en partie causée par le réchauffement climatique, oblige les agriculteurs à s’adapter. Julien Provost le reconnaît : « Nous avons des sécheresses dans le pays, ce qui signifie que nous avons de moins en moins d’herbe. Installer des panneaux photovoltaïques sur vos champs créerait des zones ombragées, ce qui serait bénéfique pour la faune et la flore ainsi que pour l’agriculture », estime ce jeune homme.
Certains agriculteurs, voyant la rentabilité financière, « sont prêts à suspendre leur activité principale, ou à n’introduire que quelques moutons ou peu de prairies ». Les autorités démentent cela et affirment que c’est seulement une source de rentabilité financière complémentaire, mais cela doit rester secondaire. La réglementation définit ce qui est légal et ce qui est autorisé, c’est-à-dire que l’agriculture doit rester la source de revenus et l’activité principale.
Tous les interlocuteurs cités s’accordent à dire qu’ils ne quitteront pas l’agriculture. Julien Provost assure que « gagner sans produire » n’est pas dans sa mentalité : « En général, la terre est utilisée pour assurer la nourriture et nous ne devons pas permettre qu’elle soit aliénée. Pierre Philippe souhaite également ne pas abandonner son métier : « Je suis avant tout éleveur. Je ne sacrifierai rien pour produire de l’énergie ».

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